VIH/sida: 46 réponses à un défi global

Pour deux milliers de Camerounais, la tri-thérapie n’est plus inaccessible

Von Elena Pagano

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Le Cameroun est un pays fortement touché par l’épidémie de sida ou l’on enregistre une prévalence nationale officielle de 11% (enquêtes de séro-prévalences datant de 1998; source: UNAIDS) et des prévalences beaucoup plus élevées dans les groupes à haut risque, respectivement de 25% chez les militaires et de 45% chez les femmes prostituées. Jusqu'en 2001, l'accès aux médicaments anti-rétroviraux (ARV) était limité à quelques patients fortunés.

L'action de MSF dans le pays

MSF prend en charge les patients atteints du sida au Cameroun depuis plusieurs années. En janvier 2001 les premiers traitements ARV ont été introduits dans son programme à Yaoundé. Ce projet est basé sur un accord de partenariat, signé en novembre 2000 avec l’Institut de Recherche pour le Développement et l’hôpital militaire de Yaoundé. Les objectifs de ce projet pilote sont de fournir des médicaments efficaces pour prolonger l’espérance de vie des patients vivant avec le sida et de démontrer que la mise en place et le suivi des patients sous ARV sont possibles dans les pays en voie de développement.

D’autre part, un grand volet du projet MSF est de contribuer fortement à ce que de telles thérapies deviennent accessibles aux camerounais ayant un pouvoir économique faible. MSF a examiné les possibilités d'obtenir des médicaments à prix réduits. Sur le plan juridique une recherche sur les brevets existant dans la zone OAPI (Office Africain de la Propriété Intellectuelle) pour permettre l’entrée des génériques a été faite. Grâce à un bon échange d’information, les offres publiques faites par les grands laboratoires pharmaceutiques et les compagnies de génériques et suivies par MSF ont pu être publiées et diffusées directement aux responsables de la centrale d’achat du Cameroun pour qu’ils puissent bénéficier des meilleurs prix.

En mars 2001, les négociations du Cameroun avec les entreprises pharmaceutiques, ainsi que la compétition provoquée par l'introduction de génériques sur le marché ont provoqué une réduction des prix de USD 10'000 à 350 par an et patient pour un traitement ARV de première ligne.

PARVY (Projet ARV Yaoundé) - Acquis et perspectives

En un an, environ 2000 patients ont été mis sous ARV dans les différents hôpitaux centraux et provinciaux au Cameroun. Mais c'est encore peu si l'on songe aux 1'500'000 personnes vivant avec le sida dans ce pays et aux 600'000 malades. En effet, certains obstacles subsistent encore:

Bien que la trithérapie soit devenue plus accessible, le suivi biologique minimum annuel d’un patient est actuellement plus cher que les médicaments puisqu’il se chiffre à environ 445 USD, sans parler des coûts indirects du traitement qui ne sont pas pris ici en compte (logement, transport…). La recherche de tests moins chers est à présent une priorité.

Une tri-thérapie à 350 USD c’est bien mais c’est encore trop cher pour la majorité des camerounais. Donc il faut continuer à se battre pour encourager la compétition entre les génériques, diffuser l'information sur les prix pratiqués dans les différentes régions du monde, pour que chaque pays ait le meilleur prix offert publiquement quelque part.

Schweizerische Organisation(en)

Médecins Sans Frontières

Partnerorganisation(en)

Hôpital militaire de Yaoundé ; CENAME (Centrale d'Achat de Médicaments au Cameroun), Ministère de la Santé du Cameroun ; IRD (Institut pour la Recherche et le Développement), Montpellier

Stichwörter

Traitement et soins

Land, Region

Cameroun, Yaoundé

Zeitraum

Mai 2000 - décembre 2007

Kontakt

Médecins Sans Frontières, rue du Lac 12, CP 6090, CH-1211 Genève 6, Tél. 022 849 84 84, office-gva@geneva.msf.org, www.msf.ch

Publikationen

 

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