22.03.2016

Communiqué de presse d’Alliance Sud, le 22 mars 2016

Offensive contre la coopération au développement

Alliance Sud La commission des finances du Conseil national veut réduire de plus d’un quart les dépenses de la coopération au développement. Alliance Sud condamne cette décision hautement problématique.

La commission des finances du Conseil national veut réduire de plus d’un quart les dépenses de la coopération au développement d’ici 2020. Avec des moyens aussi réduits, le message du Conseil fédéral sur la coopération internationale 2017-2020 ne pourrait pas être mis en œuvre. Alliance Sud condamne cette décision hautement problématique.
La commission des finances du Conseil national (CF-N) a fait savoir aujourd’hui qu’elle veut réduire les dépenses publiques pour la coopération au développement de la Suisse de 0.5% à 0.4% du revenu national brut (RNB). Elle veut en exclure l’aide humanitaire. Une réduction si drastique aurait des conséquences catastrophiques pour le travail actuel de la Direction du développement et de la coopération (DDC) et la coopération économique du Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco).

L’aide publique au développement (APD) de la Suisse ne se limite pas aux crédits cadre de la coopération internationale. Des dépenses pour les requérants d’asile en Suisse sont aussi comptées comme APD. En 2014 elles ont constitué, avec 456.3 millions de CHF, 14% de l’APD – ce n’est pas rien. Ces dépenses pourraient augmenter encore dans les années à venir. Et ici aucune économie n’est en principe possible. Pour réduire la part de l’APD à 0.4% du RNB, la coopération au dévelop-pement réelle devrait être coupée de plus d’un quart, de 700 millions CHF. Comme la CF-N a décidé d’exclure l’aide humanitaire des coupes, tous les autres crédits cadre devraient donc être coupés d’un tiers d’ici 2020.

Une baisse de cet ordre du budget de la coopération internationale va affecter le message sur la coopération internationale 2017-2020 présenté récemment, qui ne pourra pas être mis en œuvre. Soit la Suisse se retire abruptement d’environ un quart des pays où elle est présente, soit elle interrompt des projets dans tous les pays et y reste avec un budget minime, sans atteindre un effet significatif. Dans les deux cas, la Suisse ne pourrait pas porter à terme les projets en cours. La conséquence serait catastrophique pour le développement. Il est aussi prévisible que les coupes possibles, voire l’annulation des contributions aux organisations internationales, mettent encore plus en danger la réputation de la Suisse sur le plan international.

Alliance Sud condamne cette décision hautement problématique de la commission des finances du Conseil national. Il s’agit d’une offensive contre un instrument de politique extérieure de la Suisse qui a fait ses preuves. Alliance Sud espère que cette décision soit corrigée par la commission de politique extérieure ou à la session d’été.