Nouvelles MMS du 04.02.2020

Avec le coronavirus, c’est non seulement un agent pathogène qui se répand mais également un schéma récurrent de nos rapports avec les autres. Ce schéma influence le grand public, l’action politique et donne lieu à des mécanismes de refoulement dans le traitement des défis de santé.

Le SARS, la grippe porcine et maintenant le coronavirus : avec une régularité d’une grande fiabilité, des virus pathogènes agitent le grand public dans notre pays. Cela se déroule la plupart du temps selon un schéma similaire. D’abord une contamination apparaît dans un endroit de ce monde qui nous semble obscur, que ce soit dans une forêt tropicale (Ebola) ou sur un marché à viande incontrôlable où la population locale manifeste des habitudes de consommation que nous ne comprenons pas. Ce lieu est décrit comme un lieu hostile de notre côté de la civilisation, simplement parce qu’il ne fait pas partie de notre conception. Wuhan, où la première contamination de l’animal à l’homme a eu lieu, est une ville chinoise de 11 millions d’habitants qui pourrait compter à elle seule parmi les 50 premières économies en raison de sa puissance économique. (Source : Wikipédia)

Du marché à viande de Wuhan à la pharmacie de la Bahnhofstrasse

Ce qui a commencé là-bas avec un nombre de cas restreint, passe de la rubrique des faits divers aux gros titres dans les médias et entraîne en l’espace de tout juste deux semaines des achats de réserve de masques dans la rue Zürcher Bahnhofstrasse. Une fois de plus, l’ignorance des médias à l’égard des sujets de santé mondiaux quotidiens donne lieu à un reportage en direct devant un hôpital de Zurich, parce que deux personnes y sont admises car elles ne se sentent pas bien.

Un autre élément du schéma de perception dans la réaction aux agents pathogènes de ce type se retrouve invariablement : les expert(e)s expliquent le danger de la propagation rapide par la mondialisation, et qu’il est donc absolument logique que le trafic aérien soit limité dans la région concernée, une mesure tout à fait positive en termes de santé mais plutôt en raison de ses effets écologiques. L’argument de la mondialisation peut certes être pertinent, mais il est intéressant de noter que le nombre de cas dans les médias est toujours exprimé par pays. Ce qui a alors pour conséquence qu’en Suisse nous soufflons de soulagement en pensant que nous n’avons pas encore le virus, contrairement aux allemands et aux français. Et ainsi, nous nous sentons protégés au sein de nos frontières, comme si elles pouvaient faire quoi que ce soit contre le virus.

Enfermement dans une sécurité supposée

L’expression de cette perception selon laquelle une maladie mondiale se répand mais que nous sommes en sécurité dans nos murs, est sous doute un schéma profondément ancré, issu entre autres de la culture de la cité médiévale. Quoi qu’il en soit : elle façonne également l’action politique : la santé mondiale est traitée par conséquent comme un problème de sécurité nationale et non de solidarité internationale. À chaque épidémie, on exige plus de protection des frontières et de cloisonnement même si cela n’a aucun sens en termes de politique de santé.

Toutefois, le schéma de réaction aux virus tels que le coronavirus révèle une chose avant tout : l’ignorance ordinaire dans le traitement des sujets de santé mondiaux. Les défis de santé se trouvent au niveau mondial dans des domaines tout autres : tous les jours, 800 mères décèdent à l’accouchement à cause de complications qui pourraient être évitées. En Suisse, 9500 personnes meurent chaque année des suites de la consommation de tabac et toutes les deux semaines une femme est assassinée en Suisse.

Martin Leschhorn Strebel
Réseau Medicus Mundi Suisse

 

L´agenda

Offres d'emploi

Santé internationale: sujets, débats, outils

31.01.2020 – The British Medical Journal (BMJ)

Pouvons-nous atteindre la santé pour toutes les femmes, tous les enfants et tous les adolescents à l’horizon 2030?

Premier rapport quinquennal complet dans l’ère des ODD sur les progrès en matière de santé des femmes, des enfants et des adolescents

Pouvons-nous atteindre la santé pour toutes les femmes, tous les enfants et tous les adolescents à l’horizon 2030?
31.01.2020 – The British Medical Journal (BMJ)

Pouvons-nous atteindre la santé pour toutes les femmes, tous les enfants et tous les adolescents à l’horizon 2030?

Premier rapport quinquennal complet dans l’ère des ODD sur les progrès en matière de santé des femmes, des enfants et des adolescents

Il y a peu d’éléments indiquant que le mantra des ODD, de ne laisser personne pour compte, a entraîné une réduction rapide des inégalités au sein des pays. - Ceci est l’une des affirmations qui vient justement d’être publiée dans un nouveau recueil d’articles du British Medical Journal (bmj). Au début de la dernière décennie pour atteindre les objectifs du développement durable (ODD), le recueil nous montre au sujet du mantra «Leaving No One Behind» si le monde est sur la voie d’atteindre les objectifs sanitaires mondiaux à l’horizon 2030. Ce recueil réunit d’importants acteurs internationaux pour rendre compte des progrès obtenus et des défis persistants qui conduisent à des résultats inégaux lors de la réalisation de cet objectif. (Photo: UN Women Asia and the Pacific/flickr, CC BY-NC-ND 2.0)

31.01.2020 – British Medical Journal (bmj)

La prévention des maladies non transmissibles et le contexte local

La prévention des maladies non transmissibles et le contexte local
31.01.2020 – British Medical Journal (bmj)

La prévention des maladies non transmissibles et le contexte local

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a rédigé une liste de mesures recommandées pour contrôler les maladies non transmissibles (MNT) dans le monde entier. Un sondage, récemment réalisé, a toutefois montré que ces interventions appelées «Meilleurs choix» n’étaient pas suffisamment utilisées, notamment dans les pays à revenu faible ou intermédiaire (LMIC).

21.01.2020 – Devex

Auto-traitement - un potentiel encore inexploré sur la voie de la couverture sanitaire universelle?

Auto-traitement - un potentiel encore inexploré sur la voie de la couverture sanitaire universelle?
21.01.2020 – Devex

Auto-traitement - un potentiel encore inexploré sur la voie de la couverture sanitaire universelle?

La possibilité de réaliser un autotest anonyme du VIH, à la maison p.ex., s’est avérée être une chance de taille autant pour ceux qui n’ont pas la possibilité d’aller dans une clinique que pour les personnes qui craignent la stigmatisation. Outre l’autotest du VIH, il existe déjà une série d’autres interventions intéressantes destinées à l’auto-traitement et à l’automédication, notamment dans le secteur de la santé sexuelle et reproductive. L’Organisation Mondiale de la Santé a, pour la première fois, exposé dans un rapport le potentiel que ceci comporte, d’une part afin que les personnes puissent prendre davantage de responsabilité quant à leur santé, et d’autre part, sur la voie de couverture sanitaire universelle (CSU). (Graphique: © WHO)

Les Nouvelles

03.02.2020 – Handicap International (HI)

Handicap International, co-prix Nobel de la Paix, révoltée par la décision de l’administration Trump de relancer l’utilisation des mines

Communiqué de presse

Handicap International, co-prix Nobel de la Paix, révoltée par la décision de l’administration Trump de relancer l’utilisation des mines
03.02.2020 – Handicap International (HI)

Handicap International, co-prix Nobel de la Paix, révoltée par la décision de l’administration Trump de relancer l’utilisation des mines

Communiqué de presse

L'administration Trump a annoncé aujourd’hui un changement de politique assassin sur les mines antipersonnel, autorisant de fait les États-Unis à reprendre l'utilisation et le stockage de mines antipersonnel. Les mines sont des armes dévastatrices, activées par les victimes, qui ne font pas la différence entre le pied d'un enfant et celui d'un soldat. (...) « L’annonce de l’administration Trump sur les mines antipersonnel correspond à une condamnation à mort, à la mutilation et à des handicaps lourds pour les civils, déclare Marco Kirschbaum, directeur de Handicap International Suisse (HI). (Photo : Remise du prix Nobel de la paix, à la Campagne internationale contre les mines, Oslo, Décembre 1997 | © ICBL)

31.01.2020 – souffle2vie

Une grande étape atteinte

Une grande étape atteinte
31.01.2020 – souffle2vie

Une grande étape atteinte

De nouveaux locaux pour la néonatologie à l’Hôpital Universitaire de Conakry ont pu être inaugurés le 5 décembre 2019 et du nouvel équipement va permettre de défier la mortalité néonatale effrayante en Guinée (32 décès sur 1000 naissances vivantes) ! (Photo: souffle2vie)

24.01.2020 – Alliance Sud

Mercosur : Prendre les droits humains au sérieux !

Communiqué de presse

Mercosur : Prendre les droits humains au sérieux !
24.01.2020 – Alliance Sud

Mercosur : Prendre les droits humains au sérieux !

Communiqué de presse

La Suisse doit réaliser une étude d’impact sur les droits humains avant de ratifier l’accord de libre-échange avec le Mercosur. Alliance Sud montre qu’une méthodologie existe. (...) Malgré les recommandations de la Commission de gestion du Conseil national, le Conseil fédéral refuse de réaliser une étude d’impact qui inclue les droits humains, arguant qu’il n’y a pas de méthodologie adéquate. L’année passée, ladite commission a donc déposé un postulat pour demander au Conseil fédéral de rechercher une méthodologie, qu’il a accepté. (Photo: Alliance Sud)

17.01.2020 – SANTÉ SEXUELLE Suisse

L’accouchement confidentiel – une solution adaptée à la mère et à l’enfant

Communiqué de presse

L’accouchement confidentiel – une solution adaptée à la mère et à l’enfant
17.01.2020 – SANTÉ SEXUELLE Suisse

L’accouchement confidentiel – une solution adaptée à la mère et à l’enfant

Communiqué de presse

Le cas du bébé abandonné à Därstetten (BE) le montre: Dans certaines situations, une femme se voit obligée de cacher sa grossesse ainsi que la naissance de l’enfant à son entourage. Dans cette situation précaire, elle a besoin de soutien. Dans le cadre d’un accouchement confidentiel, la femme concernée peut accoucher sous un pseudonyme à l’hôpital et bénéficier des services médicaux auxquels elle et son enfant ont droit. Cela signifie que la femme et l’enfant sont soignés et traités médicalement et que leurs droits sont préservés. L’accouchement confidentiel est encore peu connu comme SANTÉ SEXUELLE Suisse a pu le constater lors d’une enquête menée en automne 2019. Ceci doit changer de toute urgence.