25.07.2019

Collaboration du DFAE avec une multinationale du tabac

Le DFAE compromet les intérêts de la Suisse

MMS Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) veut offrir une plate-forme de présentation sophistiquée à Philipp Morris, la multinationale du tabac, lors de l’Exposition universelle 2020 à Dubaï. Ce sponsoring porte atteinte aux intérêts helvétiques et est en contradiction avec la politique de la santé et du développement de la Suisse, met en exergue le Réseau Medicus Mundi Suisse. MMS exige dans un communiqué de presse, que les contrats correspondants soient immédiatement résiliés. (Photo: Photo: Travailleur de la construction, Indonésie, © Adam Cohn/flickr, CC BY-NC-ND 2.0)

Porté à la connaissance du public ces derniers jours, ce partenariat entre le DFAE et la multinationale du tabac Philipp Morris est extrêmement problématique pour Medicus Mundi Suisse (MMS). Le Réseau qui comprend 50 organisations et institutions renforçant la santé des populations dans le monde entier exige que les contrats correspondants soient immédiatement résiliés. En outre, il semble très urgent que Présence Suisse, l’institution du DFAE, intègre sa stratégie dans les politiques suisses existantes – parmi lesquelles on compte également la politique extérieure en matière de santé de la Suisse.

Un affront vis-à-vis de la Genève internationale

Dans le cadre de la politique sanitaire internationale, la Suisse joue un rôle qui s’avère être de plus en plus important et pertinent. Ceci est également nécessaire si elle souhaite renforcer les intérêts sanitaires de sa population et les intérêts de Genève en tant que capitale internationale de la santé globale. Par le biais de la coopération avec l’industrie du tabac, le DFAE met désormais en danger le rôle de la Genève internationale.

La prise de position de l’Organisation Mondiale de la Santé est très claire: elle attend de la Suisse, en tant que pays d’accueil, une politique qui protège la santé des populations à l’échelle mondiale. Martin Leschhorn Strebel, directeur de MMS, peut comprendre cela et il souligne que notre pays malmène déjà assez sa réputation en matière de lutte contre le tabagisme: «Contrairement à l’UE par exemple, la Suisse autorise toujours l’exportation de produits du tabac à partir de la Suisse. Et ces produits sont tellement toxiques qu’ils sont interdits chez nous.» Au vu des 8 millions décès par an dus au tabac dans le monde entier, cette complaisance envers une industrie du tabac produisant en Suisse est un triste scandale.

Assumer sa responsabilité

Ces dernières années, la Suisse s’est fortement démarquée, au niveau international, dans les thèmes de politique sanitaire. De ce fait, elle agit en phase avec le Message sur la coopération internationale dans lequel la santé joue un rôle capital. C’est seulement en mai que le Conseil fédéral a renouvelé la politique extérieure suisse en matière de santé qui affirme, entre autres, que la Suisse «se range du côté des stratégies mondiales ainsi que des programmes et des initiatives qui sont axés sur la baisse des facteurs de risque dans le domaine de la santé(…)». Le partenariat du DFAE avec l’industrie du tabac est en totale opposition avec cela.

Le Message sur la coopération internationale 2021-2024, qui se trouve en ce moment en procédure de consultation, postule – à juste titre – que la coopération pour le développement collabore avec l’économie. L’exemple évoqué ici montre que la coopération doit être absolument intégrée dans un cadre stratégique transparent et cohérent.

 

Pour de plus amples informations

Martin Leschhorn Strebel, directeur, téléphone portable: 079 673 02 24